Elle soupirait d’aise. Elle était heureuse. Elle ne savait pas pourquoi mais un sentiment de béatitude ne pouvait l’empêcher de cesser de sourire. Ses lèvres d’un rose aérien esquissait un sourire doux et serein. Sa tête était délicatement posée sur son édredon, elle s’amusait avec ses doigts à dessiner des petits ronds. Sa cascade de cheveux blonds encadrés son visage d’ange qui affichait une expression paisible. Les faibles mais chauds rayons du soleil venait lui caresser avec une exquise légèreté, le visage ainsi que tout le reste de son corps, qui se réchauffait peu à peu. Les yeux clos, allongée, la jeune femme évitait de penser à des choses déplaisantes. Elle était entrain de vivre une journée parfaite. Elle était restée allongée, sans bouger telle une statue de marbre blanc pendant plusieurs heures. Elle voulait que ce moment s’éternise, que le temps s’arrête et qu’elle reste là, à dessiner des cercles dans ses couvertures en sentant la chaleur réconfortante des rayons du soleil sur son visage. On aurait dit qu’elle dormait où qu’elle rêvait mais Valkyrie sentait que ce qu’elle vivait était bien réel même si pour elle c’était trop beau pour être vrai. Elle rêvait toujours d’un ailleurs meilleur, d’un endroit où elle n’aurait pas à prétendre, être quelqu’un n’était pas. Elle sentait qu’elle vivait avec une épée de Damoclès au dessus de sa tête et qu’au moindre faux pas, tout s’écroulerait. Elle était prisonnière de sa vie qu’elle ne contrôlait pas, qu’elle ne contrôlerai jamais. Son nom le ferait pour elle. Elle était une Malefoy, elle devait se comporter comme telle. Elle n’était, en somme, qu’un pion sur un échiquier. Elle avait accepté cette fatalité car avec son nom de famille venait une certaine sécurité. En effet, elle était une Malefoy, une sang-pure et une Serpentard de surcroît. Elle était considérée comme chanceuse de n’avoir, jamais, était sanctionnée de manière violence mais l’atmosphère de terreur qui était omniprésente au château avait fini par déteindre sur l’assurance de la jeune femme.
Après un long soupir de mélancolie, elle se redressa avec paresse en passant un main dans ses cheveux pour replacer ses mèches rebelles. Elle sortie de sa chambre les bras chargés de linges sales, qu’elle jeta quelques mètres plus loin, devant la salle de bain, dans laquelle elle se précipita. La douche fût aussi rapide que relaxante. Elle sortie de la salle de bain, les cheveux trempés avec une simple serviette blanche enroulée autour de son corps, elle était visiblement plus sereine. La pile de linge qu’elle avait, volontairement, laissée traîner par terre, avait disparu. Un des elfes de maison l’avait probablement déjà ramassé. Elle ouvrit la porte de sa chambre avec la conviction se dirigea avec entrain vers son armoire sombre et massive. La porte de celle-ci s’ouvrit dans un grincement sourd et désagréable mais Valkyrie n’y prêtait même plus attention, ce bruit lui était devenu familier. Rien n’est plus important que les apparences, ne cessait de lui répéter sa mère. Elle se remémora cette phrase en soupirant longuement alors qu’elle posait, au hasard la main sur un cintre. Elle enfila rapidement la robe portefeuille drapée rouge, elle compléta sa tenue avec des escarpins noirs.
Elle traversa le couloir en fixant un à un les tableaux qui étaient accrochés au mur vieilli et froid. Dans ses tableaux il y avait des photos, des photos en noir et blanc représentant ses ancêtres, sa famille. Plus elle avançait dans ce couloir et plus les yeux de Valkyrie devinrent humides. Tout ce qu’elle voyait, elle, était des mensonges créer pour préserver l’image de les Malefoy entretenait en société. Le long corridor déboucha sur une vaste salle à manger ornée de tête mort. Elle s’installa, non pas confortablement sur une chaise, les pieds légèrement étalés sur un objet dont elle n’arrivait pas à distinguer la forme.
Elle fixait avec désintéressement la cheminée alors qu’elle faisait tournoyait son stylo encore ses doigts. Elle détestait qu’on la fasse attendre surtout, qu’elle savait qu’elle allait devoir subir deux longues heures de cours totalement inintéressant. Alors qu’elle commençait à désespérée, des flammes vertes embrasèrent le foyer de la cheminée des Malefoy.
Valkyrie se mit à fixer le nouvel arrivant avec intérêt et malice. Elle savait qu’elle allait lui faire vivre un enfer : en matière de métamorphose, son cerveau n’était pas plus grand qu’un microbe en période de reproduction. Son cas était vraiment désespérant, elle le savait et elle allait s’en amuser.

« Bonjour Mademoiselle Malefoy ! » s’exclama-t-il alors qu’il prenait place en face d’elle, puis il commença à fouiller dans ses affaires. Il avait tellement abordé dans ce qu’il faisait que la jeune fille ne put s’empêcher de sourire en imaginant le désastre qu’elle allait causé. « Bonjour Monsieur Pound ! » salua poliment la jeune femme alors qu’elle posa bien en évidence sa baguette sur la table et son manuel de métamorphose avancée. « Aujourd’hui, vous allez devoir transformer un théière en tortue » dit-il en en sortant de son sac abimé, une vieille théière en porcelaine. Elle loucha sur la théière avec répugnance. Ses doigts caressèrent avec douceur sa baguette en bois de charme, sa seule alliée, qu’elle empoigna sans foi. « Transfiguration » s’exclama-t-elle sur un ton lasse alors que sa baguette était pointée en direction de l’objet. « Vous lui avez mis un bec à la place de la queue. Recommencez ! » l’encouragea-t-il alors qu’il la fixait avec insistance. Elle détestait cette impression d’observation constante qui la mettait mal à l’aise. Cela lui rappelait les sensations atroces qu’elle ressentait lorsque son père la regardait. « Transfiguration » s’exclama-t-elle encore d’une voix faussement certaine. Le résultat était encore plus mauvais que celui de la première tentative. Le professeur Pound se massa la nuque et lâcha un soupir de désespoir. « Il ne faut pas qu’elle souffle de la fumée, mademoiselle ! » dit-il alors qu’il se ressaisissait « Il n’y a rien de compliqué dans ce que vous demande, c’est un sort basique, je suis sûre que vous en avez la capacité, il faut juste que vous le vouliez suffisamment ! » continua d’une voix qu’il tâchait de maitriser pour qu’elle sonne la plus professionnelle possible. « Que me reprochait exactement, M. Pound ? » demanda-t-elle, en voulant lui faire dire clairement ce qu‘il sous entendait. Elle l’avait très bien compris mais elle sentait qu’il était gêné, dans la demeure des Malefoy, comme à peu près tout le monde. « Ne vous déconcentrez pas ! » dit-il en esquivant la question de la jeune demoiselle, il savait pertinemment, qu’aujourd’hui encore, les Malefoy était une famille influence et qu’en compagnie de l’un de ses membres, il fallait faire très attention aux mots qu’il fallait employer. Valkyrie jeta un rapide coup d’œil à l’horloge situé au dessus du manteau de cheminée. Elle avait l’impression que l’aiguille ne tournait plus. « Transfiguration » finit-elle par lancer agacée alors que la théière se métamorphoser une fois de plus devant son regard désintéressé. « Une tortue, mademoiselle Malefoy, n’a pas de carapace en porcelaine. » fit-il remarquer en se pinçant l’arrête du nez. « De toute évidence vous n’êtes Circée » s’exclama-t-il en ne pensant pas avoir été entendu. « Qui est-ce ? » demanda alors Valkyrie, intriguée. « Circée était une sorcière puissance qui a transformé les compagnons d’Ulysee en cochon. » lui expliqua-t-il alors distraitement. « Je n’en savais rien. Il faut dire que je ne prête aucune attention aux contes moldus. C’est bien ce que c’est, non ? » demanda-t-elle avec une satisfaction déguisée. Une ride d’hésitation barra un instant le front de Warren Bond, qui semblait masquer ses émotions. « Puisque ma présence semble vous dérangez, je vais prendre congé immédiatement. Toutes mes salutations à vos parents. » s’exclama-t-il respectueusement. Tremblant, il rangea ses affaires avec précaution et délicatesse. Malheureusement, un faux mouvement dû à l’empressement, précipita sa sacoche dans le vide. Valkyrie, rayonnante, depuis l’annonce de son départ avait suivit du regard la chute des affaires de son professeur trentenaire.

Parmi les papiers tombés sur le sol, elle distingua deux passeports identiques. Dans un premier temps, elle passa qu’il s’agissait de son ancien passeport et d’un nouveau qu’il venait de faire mais en se baissant, sa vision s’affina. L’un des passeports déclarait que Warren Pound était un sang-mélé, l’autre un sang de bourbe. Quand, elle se redressa pour jaugeait le professeur qui était immobile, incapable de bouger le moindre de ses membres. Valkyrie lui lança un regard quand elle réalisa quel type de personne se tenait en face d’elle. Alors qu’elle n’avait prononcé aucune syllabe, le professeur Pound se saisit de la baguette et cria « Lapcius ». Valkyrie se retrouva instantanément propulsée sur le mur qui se trouvait dernière elle. Les tableaux accrochés au mur s’écroulèrent sous le poids multiplié de l’adolescente. Habituée à la douleur, elle se releva très vite, bien que sonnée, elle se précipita sur la table et empoigna sa baguette « GARDE ! GARDE ! » appela-t-elle confuse « INTRUS ! INTRUS ! ». Le sang de bourbe, se rendant compte qu’il allait être prit au piège, menaça encore une fois la sang-pure de sa baguette. La sorcière, attentive au moindre des mouvements de son adversaire ricana d’un rire mauvais. « Petrificus totalus » lança la jeune fille qui était au aguets. Le professeur plus expérimenté riposta sans tarder en articulant un « Alamus ». Le sort de la jeune n’atteignit pas sa cible, ce qui énerva passablement la blonde. « BAT TOI ESPECE DE SALE TROLL PUANT AVANT QUE JE T’ARRACHE LE PEU DE VIRILITE QUE TU AS !!! » explosa-t-elle en visant une nouvelle fois le sang-de-bourbe. « Engorgio. » lança-t-il alors en répondant au défi de Valkyrie. La jeune femme évita de justice le sortilège en se réfugiant derrière une chaise. « GARDE ! GARDE ! » hurla-t-elle en se redressant rageusement, en colère contre son « professeur » et ses empotés de gardes qui n’arrivaient.

Furieuse, elle jeta un « Confundo » qu’il n’eut pas le temps d’esquiver. Elle faisait, désormais face à un ennemi embrouillé qui n’avait plus les idées claires et envoyait des sortilèges hasardeux. Valkyrie n’avait plus d’autres choix que d’attendre à demi-cachée, l’arrivée de ses gardes. Elle entendit, enfin, leurs pas lourds qui résonnaient dans le couleur dont ils n’allaient pas tarder à débucher. Quelques secondes plus tard, l’un des deux gardes des Malefoy agita sa baguette d’un geste vif « Carpe Retractum ». Des cordes fusèrent de la baguette et allèrent entourer le corps du captif. « Amenez le dans la cave, et prévenez mon père qu’un sang-de-bourbe à oser pénétrer dans notre maison » ordonna-t-elle victorieuse. Elle avait raison : c’était une journée parfaite.