Le silence. C'était sans doute la chose la plus marquante que l'on pouvait remarquer passé vingt-heures du soir. Bien sûr quelques sorciers ou moldus venaient s'aventurer dans les rues sombres et dangereuses de Londres mais très peu. Même si il n'y avait pas vraiment officiellement de guerre en cours, une tension s'était installée, petit à petit dans les deux mondes. La peur de subir d'autres évènements terrifiait tout le monde. Car oui même si depuis l'attentat de Poudlard les choses étaient revenues à la normale, ou du moins c'est ce que tout le monde pensait. Une menace à laquelle Seven contribuait sortait de l'ombre peu à peu. L'Ordre du Phoenix. Étonnant venant d'une fille Black. Imaginez seulement si on l'apprenait. Quel scandale, la fille du ministre en personne, auror et brillante sorcière. dira-t-on. Quelle blague. La jeune femme se fichait des conséquences que son statut de membre de l'ordre pouvait entraîner. Elle pensait avant tout aux nés moldus sans défense, agressés, traqués et méprisés. Quelle image du monde magique renvoyait-on en agissant comme des fous ? Quelle image auront les nés moldus si toute cette mascarade qui dure depuis longtemps, trop longtemps, venait à s'arrêter ? Comment pourrait-on faire confiance à une société qui a voulu votre mort ou du moins votre disparition ? Comment ? C'était impossible mais au moins, tout cela serait fini. Seven était peut-être très optimiste mais elle espérait que Poudlard soit reconstruit et que l'école accueille les nés moldus tout comme elle mettrait la maison de Godric Gryffondor à l'ordre du jour. C'était sans doute son plus gros défaut que de rêver à un meilleur monde et de participer à tout ce qui pourra y contribuer.

Pour le moment son seul défaut devait être la capacité à se perdre dans ses pensées car la jeune femme heurta quelqu'un de plein fouet. Elle sentit sa capuche glisser sur ses cheveux en même temps qu'elle levait les yeux vers l'inconnu qu'elle avait percuter. Autant dire que la jeune femme avait un très mauvais sentiment. Était-ce cette odeur si familière qui la révulsait et qui émanait de cet inconnu ou cet aura malfaisant qui émanait de seulement quelques personnes que Seven connaissait, à savoir son père et ... « Caleb. » Une réponse, une affirmation, une constatation. Sur le coup, la sorcière ne sut pas dans quelle catégorie placer ses paroles. Tel une proie devant son agresseur, la jeune femme recula instinctivement. Sur tous les sorciers et les sorcières qui existaient, pourquoi au juste tombait-elle sur lui ? Méfiante et désireuse d'abréger cette rencontre hasardeuse, la jeune femme trouva tout de suite deux solutions. Affronter ou fuir. Ce qu'elle allait faire était évident puisqu'elle n'était pas quelqu'un de lâche. Elle allait affronter Caleb pour qu'il la laisse tranquille. Il n'y gagnait absolument rien de toute façon à l'obliger à jouer la comédie puisque personne ne se trouvait sur la place où ils étaient. Il ne pouvait donc pas se la jouer et fanfaronner devant tout le monde en criant à bon entendeur qu'il sortait avec une Black et surtout la fille du ministre en personne. Oui, c'est vrai que quand la jeune femme y repensait, Caleb avait bien réussi son coup en la faisant chanter. Mais Seven comptait bien y remédier rapidement. « Excuse moi, je ne t'avais pas vu. Maintenant j'y vais. »