La pluie tombait sur Londres, implacable et glaciale. Postée devant une des fenêtres du ministère, Seven assistait avec une mine défaite au spectacle que lui offrait le paysage. Elle avait toujours été étonnée de voir la pluie s'insinuer de cette façon et d'imposer sa volonté partout où elle passait. Le bruit qu'elle faisait sur la fenêtre l'hypnotisait presque, c'était répétitif, berçant, presque lassant à force. Perdue dans sa contemplation, elle en oubliait presque où elle était et qui elle était. Une présence froide, glaciale, menaçante, se fit bientôt sentir derrière elle. Il n'y avait qu'une seule personne capable de dégager un tel aura. Ses soupçons se confirmèrent quand la jeune femme se retourna. « Ma chère, je vais finir par croire que ma fille passe ses journées à contempler les paysages et la pluie au lieu de mener à bien sa mission. » Évidement. Pas de bonjour ni d'accolades. Cela avait toujours été comme ça avec Thaddeus Black, son père, alors pourquoi penser une seule seconde qu'il pourrait avoir une once de gentillesse envers elle ? Et puis il était bien trop tard pour cela maintenant, elle avait fait ses choix et ils divergeaient totalement de ceux de son père. Si seulement il savait que sa fille faisait partie de l'Ordre du Phoenix, il n'en reviendrait pas. Il avait façonné Seven à son image en la torturant pour qu'elle devienne legilimens, en l'obligeant à travailler plus qu'une petite fille n'aurait pu le faire. Le pire dans tout ça c'est sans doute ce qu'il lui a dit quand elle a réussi à pénétrer entièrement l'esprit d'un né moldu que Thaddeus avait dégoté. Non pas des félicitions ou un bravo mais un tu aurais pu faire mieux. Tu parles. Le ministre prit le silence de sa fille pour une réponse affirmative et haussa le ton. « Remets toi au travail Seven, je ne t'ai pas élevé comme ça. » Et croyant avoir remit à sa place sa chère petite fille, il partit comme un roi. La jeune femme faillit en rire ouvertement mais c'est vrai que cela aurait pu être très mal vu.

La journée passa vite, trop vite sans doute, car Seven s'étonna de voir le soleil disparaître derrière la ville de Londres. Bien qu'elle aimait son travail, l'auror commençait à penser à rentrer chez elle. Jetant un coup d'oeil à l'heure, elle se décida et attrapa sa cape, avant de se diriger vers l'Atrium du ministère. La pluie battait toujours son plein dehors et comme un besoin vital de se sentir un peu plus vivante, elle marcha d'elle même vers la sortie moldue et non par les cheminées. Alors qu'elle pensait sortir, une poigne forte la stoppa dans son élan. Piquée au vif, la sorcière se retourna et reconnut Caleb. Sourcils froncés, lèvres pincées, regard noir. Tout cela semblait bien l'amuser. « Alors on part sans dire au revoir à ton petit ami officiel ? » Petit ami officiel ? Bien sûr, il la faisait chanter alors que pouvait-elle faire ? A contre coeur, un sourire se dessina lentement sur son visage, un sourire hypocrite mais un sourire tout de même. Le toucher de Caleb la révulsait totalement. Cet abruti pensait sûrement l'avoir comme ça, il se trompait. Elle cherchait en ce moment même un moyen de faire taire l'auror d'une façon ou d'une autre. Pour le moment, elle devait encore subir cela. Ses lèvres avides vinrent se coller aux siennes et Seven se maîtrisa pour ne pas lui coller de baffes. Quand il recula enfin son visage et qu'il se décida à la lâcher, convaincu qu'elle n'allait plus bouger maintenant, elle en profita et passa la porte. La contact de la pluie glaciale, la revigora et entendant le bruit de la porte derrière elle, Seven transplana dans une ruelle non loin de son appartement.

Heureuse d'avoir réussi à échapper à Caleb, la jeune femme rejoignit son appartement en un rien de temps. Fouillant dans sa poche, la jeune femme en sortit un trousseau de clés et ouvrit la porte la seconde d'après. Enfin chez elle ! Seven ôta sa cape trempée sur une chaise non loin de là et se rendit compte que la pluie avait réussi à la tremper jusqu'aux os. Qu'est ce qu'elle pouvait haïr cette sensation. Sa jupe et son chemisier collaient sa peau. Déterminée à aller se changer, la jeune femme vérifia avant que sa soeur n'était pas là pour pouvoir ôter directement ses vêtements. Cette sensation lui était vraiment insupportable. Alors qu'elle ouvrait la fermeture de sa jupe, des coups secs et forts s'élevèrent. Jetant un coup d'oeil à la porte, la jeune femme envisagea deux secondes que ce soit Caleb mais c'était impossible. Elle lui avait clairement interdit de venir ici si jamais il tenait à la vie et apparemment il avait prit la menace au sérieux. Remontant d'un coup se fermeture, Seven alla ouvrir la porte sans regarder qui pouvait bien venir la déranger en pleine soirée. Une ébauche de sourire s'étira sur son visage quand elle dévisagea Grimal. L'envie pressante d'aller se changer se rappela à elle et désireuse d'y aller vite, elle laissa entrer Grim sans lui demander ce qu'il voulait et ferma la porte juste après. « Installe toi, je vais aller me changer. Je ne supporte pas les vêtements mouillés. »

Une langue carnivore avala goulument les dernières brides lumineuses, laissant s'abattre une pluie infernale qui déchainait son enthousiasme excentrique dans un ballet endiablé. Assis sur la banquette en cuir, couleur taupe, qui bordait la baie vitrée de son appartement, Grimal balaya la ruelle sous-jacente d'un regard distrait, l'air préoccupé. Le froncement de ses sourcils créa quelques plis soucieux sur son front d'ordinaire si lisse,, et ses lèvres pincées n'arrangeaient rien au portrait dramatique qu'il dévoilait. Ses tissus convoitaient avidement sa peau, baignée d'eau après une promenade furtive sous le climat torrentiel. Il n'en avait cure. La journée qu'il venait de passer avait été extrêmement longue, titillant de près ses nerfs fragiles. Spécialement invité au manoir familial pour une « réunion de famille », le fils Lestrange avait du faire appel à toute sa concentration pour dissimuler ses pensées face à la curiosité extravagante de son oncle, Baal Lestrange, qu'il supposait être légilimens. C'était un chacal, avide de chaire et de sang, constamment à la recherche de secrets, pour mieux vous poignarder, doucement, lentement, sans vous laisser la moindre chance de survie. Le sourire carnassier, il rôdait autour de vous, tel un prédateur appâtant sa proie, prêt à vous asséner de ses crocs et ses griffes acérés, l'œil vif. Grim détestait ce genre de rassemblement familial. Il avait beau être un Lestrange, il n'en restait pas moins craintif quant à son sort si jamais on le perçait à jour. Pourtant, il ne regrettait pas le chemin sinueux qu'il avait emprunté. Il avait fait un choix et il l'assumait entièrement. Vivre dans le mensonge lui était tout bonnement impossible. Cette pensée lui arracha un soupir indécis, et le jeune homme glissa sa main dans la poche droite de sa veste pour en sortir une pierre émeraude, comme les prunelles de Morgana Rosendale, son amie d'enfance. Il voyageait toujours avec cet objet sur lui, comme une porte-bonheur,_ ou était-ce pour s'assurer que son passé n'était pas qu'une grossière comédie? Quelle qu'en soit la raison, cette petite pierre d'apparence insignifiante était devenue son bien, son trésor, et il l'avait intégré en lui, comme une partie entière de son anatomie. Un baiser sur la pierre lui arracha des frissons insoutenables, et il rangea le précieux dans sa poche, les épaules affaissées en signe de soulagement. Les traits de son visage se détendaient lentement alors qu'il repensait à ses amis, ses vrais amis, ceux avec qui il n'avait guère besoin de porter le masque de froideur derrière lequel il se camouflait en présence des siens. Excellent orateur, et accessoirement menteur en or, Grimal avait toujours su duper ses aînés avec un franc succès, jouant le digne fils Lestrange, doué d'obscurité et de cruauté. Un coup de baguette magique enclencha la radio, laissant détoner un air de jazz à travers le salon dans lequel il s'était réfugié. Ses doigts se promenèrent sur l'embout de sa baguette en bois d'aubépine, plus pour s'occuper les mains que par une quelconque émotion. Les notes de Jazz s'immiscèrent en lui comme un serpent s'insinua langoureusement jusqu'à vos pieds, déferlant une cascade de sensations toutes plus exaltantes les unes que les autres. Miaouw. Un sourire étira ses lèvres alors qu'une petite boule de poil venait de trouver sur ses genoux un perchoir idéal. Baphomet, sa chatte noire, caractérisée par une tâche blanche en forme de cœur sur son abdomen, était un vrai distributeur à câlins. Elle ne manqua pas de se frotter contre son Grim, miaulant avec affection, papillonnant des yeux, en quête de gâteries. Caressant avec engouement son félin, le jeune sorcier était en train de programmer sa soirée. Il avait besoin de se détendre, se changer les idées, mais comment? Ce n'est pas devant une lecture affriolante qu'il voulait passer sa soirée, mais en une agréable compagnie. Le visage de sa charmante partenaire Seven Black s'introduit dans son esprit, lui arrachant quelques bonnes idées. Une petite visite surprise ne pourrait pas lui faire grand mal. Jouant la touche moldue, il empoigna son parapluie teinté d'ébène et se précicipita avec engouement à travers les venelles étroites et distordues du quartier, s'octroyant une petite marche de bonne santé sous le ballet mouillé qui s'abattait autour de lui. Après un bon quart d'heure de trotte, il arriva finalement sur le seuil de la jeune Black. Quelques coups contre la porte pour annoncer son arrivée, et la belle brune lui offrit l'accès à son logis avec précipitation. Il semblerait que la mignonnette était occupée...à se changer? Grim ne manqua pas de détailler les vêtements humides qui collaient à la peau basanée de la jeune femme d'un regard langoureux. « Dommage... » se contenta-t-il de dire, le sourire mutin. Et comme elle l'avait si aimablement proposé, il s'affala sur le sofa du salon, s'étalant comme une vieille carpette. «Tu as besoin d'aide? Je peux me charger de...te réchauffer si tu le souhaites? J'ai des méthodes efficaces...» poursuivit-il, tentateur. Il ne manquait jamais de ressources pour jouer la touche de la séduction avec Seven.

La situation était plutôt ironique; Une Black et un Lestrange dans l'ordre du phoenix, jouant les frivoles ensemble pour se désaltérer de quelques rudes missions. C'était presque hilarant dans un sens. Grim avait toujours pensé être né dans la mauvaise famille. Enfant, il ne comprenait pas la haine farouche qu'éprouvaient ses parents à l'égard des sangs qu'ils jugeaient d'impur. Avec le temps, cette curiosité s'est transformée en différent. En effet, le cadet de Samael et Juno Lestrange n'évoquait pas les mêmes principes que ses aînés, mais il se gardait bien de le dire. Il ne tenait pas à recevoir quelques endoloris en retour, et il ne préférait même pas imaginer des idées de torture propres aux Lestrange. Cette pensée lui arracha un frisson de dégoût alors qu'il reporta son attention sur la délicieuse créature qui se dandinait devant lui, l'air faussement innocente. Cette Black était une tentation à elle toute seule, dévoilant une silhouette affriolante qui mettait dans tous ses états notre pauvre Grimal. C'était comme une friandise servie sur un plateau d'argent, prête à être savourée d'une seconde à l'autre. Tout avait commencé dès leur 'rencontre' officielle dans l'ordre. Grimal ne va pas vous cacher sa surprise lorsqu'il est tombé nez à nez avec la demoiselle. Une Black dans l'ordre? C'était presque aussi surprenant que d'y voir un Lestrange. D'ailleurs, il n'a pas manqué d'éclater de rire lorsqu'il a découvert la jolie muse dans le camp des supposés ennemis. La nouvelle l'avait quelque peu...interloqué.

Ses doigts tripotèrent distraitement les plis de son jeans alors qu'il caressait du regard les courbes langoureuses de Seven. Une bouffée de chaleur l'assaillit alors qu'il retomba sur la courbe de ses fesses. Diable! Il n'était qu'un pauvre homme, en proie à ses hormones un tantinet extravertis. Un sourire coquin ourla ses lèvres tentatrices alors qu'il était en pleine séance de matage. Ce n'était pas tous les jours qu'il avait le loisir de détailler de si jolies choses sans se ramasser une gifle ou un cri 'au viol'. Douée de malice, la jeune femme s'en alla allumer un feu dans la cheminée par un joli coup de baguette, arrachant une moue frustrée à notre damoiseau. Elle préférait la chaleur de feu à la chaleur humaine? Cette éventuelle hypothèse lui paraissait incongrue, mais il s'abstint de répondre, lorgnant la belle avec curiosité. « Pour ce qui est de me réchauffer je pense que ça suffira .. »  Mué. Il n'en était pas entièrement persuadé. « Je reste sceptique... » ajouta-t-il, les sourcils froncés. « Mais c'est vrai que je ne dirai pas non à un peu plus de chaleur. » Quelle coquine. Cette simple phrase suffit à redonner le sourire à Grimal. Une flamme de désir dansa à travers ses prunelles brillantes lorsque sa partenaire le rejoignit sur le sofa. Il eut tout le temps d'admirer la beauté de la jeune Black, le sourire carnassier. Dans un bon hâtif, il se redressa pour se retrouver à hauteur de la demoiselle, le regard lourd de sous-entendus. Ses lèvres se pincèrent de mécontentement face à la lenteur des gestes de Seven, cette diablesse qui jouait cruellement avec sa patience. « Enlève-moi vite ce sourire » l'accusa-t-il, exaspéré. Il l'attira avec engouement sur le sofa, se mettant à califourchon au-dessus d'elle, les mains posées de part et d'autre de son visage,_et avec gourmandise, il invita la belle dans un ballet de lèvres endiablé. Une chaleur brûlante s'immisça jusque dans ses entrailles, lui arrachant un délicieux soupir. Il se débarrassa de sa veste et de son tee-shirt qu'il balança derrière lui, les doigts avides d'aventure glissant sous le chemisier de Seven. « Vile tentatrice » lui susurra-t-il entre deux baisers. Fripon, il suçota comme un fruit sa lèvre inférieure avant de la mordre légèrement, laissant un mince filet carmin s'en échapper qu'il lécha avidement avant de passer un coup de langue sur les lèvres de Seven. Habilement, il déboutonna son chemisier, bouton par bouton, laissant naître entre les plis de ses vêtements une peau soignée qui ne demandait qu'à être goûtée. Ses lèvres quittèrent ses jumelles pour descendre à la naissance de son cou, marquant sa peau de baisers papillons avant d'y laisser un élégant suçon, alors que ses mains en terminaient avec le dernier bouton, et ouvraient entièrement son chemisier. « Mhhhh » C'était un simple murmure, un murmure gorgée d'envie et de satisfaction. Grimal détailla longuement la belle, effleurant d'un regard coquin ses atouts féminins.